La vie du Prieuré

Durant LE PRINTEMPS DES POÈTES, le Prieuré Saint-Cosme et le MUSÉE DES BEAUX-ARTS DE TOURS font dialoguer leurs collections sur le thème de « l’éphèmère » ! Quand Pierre de Ronsard ou un membre de la Pléiade rencontre un tableau exposé dans les salles du Musée des Beaux-Arts, ça donne quoi ?

 

 

Louis Rolland TRINQUESSE

Paris, vers 1746 - ?, vers 1800

Couple d’amoureux dans un jardin

Huile sur toile

Legs comtesse de Trobriand, 1895

 

Elève à l’Académie royale, l’artiste se présente deux fois pour être agréé, sans succès ce qui ne l’empêche pas de s’illustrer dans le genre du portrait et de la scène de genre et d’obtenir un beau succès auprès de ses contemporains.

Ce couple d’amoureux placé sous le regard complice d’un Amour menaçant, référence à une sculpture de Falconet, est tout à fait caractéristique de sa production.

Le regard de l’Amour dirigé vers le spectateur instaure une connivence avec celui qui vient comme s’immiscer dans l’intimité de cette scène.

Au-delà de la valeur décorative de cette peinture, remarquons la virtuosité avec laquelle l’artiste travaille les différentes matières : plis de satins cassants, douceur de la soie, moelleux du velours…

Profitons de cette insouciance mais n’oublions pas que la jeunesse ni l’amour ne durent pas toujours…

 

[…] Que tout ainsi que cette fleur se laisse

Passer soudain, perdant grâce et vigueur,

Et tombe à terre atteinte de langueur

Sans être plus des Amants désirée,

Comme une fleur toute défigurée,

Votre âge ainsi verdoyant s’en ira,

Et comme fleur sans grâce périra.

Donc ce pendant que votre âge fleuronne,

Et que Vénus de ses dons vous couronne,

Si m’en croyez, ne laissez perdre un jour

Sans folâtrer ou manier l’amour,

Pour n’avoir point regret en la vieillesse

D’avoir perdu en vain votre jeunesse.

 

Pierre de Ronsard, Elégie XI, 1567